5 janvier 2015

Briser le silence - Rétrospective




Plus d'un an depuis mon dernier post sur ce blog, et il y a tant à dire… Si cet espace est resté en friche, mon année, elle, a été à l’inverse bien remplie. En ces premiers jours de 2015, il est temps pour moi de rembobiner le film, et en partager avec vous les temps forts.


Mini Transat 2013, un an plus tard...

    Tant de surprises, d'émotions et de moments forts lors de cette Mini Transat édition 2013, pour le moins atypique. L’Aventure fut d'une telle richesse et d'une telle intensité que quelques mois furent nécessaires pour digérer l’expérience - si tant est qu'on finit de digérer une Mini un jour.

Plus de bout-dehors ni de drisse de tête, je ne l'avais pas forcément imaginée comme ça cette arrivée !

Dès le départ ce 13 novembre, dans la baie de Sada, j’avais la conviction déjà qu’il faudrait que je recommence. Parce que ce que j’avais appris en me préparant pendant plusieurs années, ce que j’allais engranger comme savoirs en faisant cette course, tout cela devait m’aider à faire mieux, à aller plus loin. A tirer la quintessence de ces enseignements.

J'avais également au fond de moi envie de faire, de bien faire. La mise au point du 229 s'était avérée fastidieuse, chronophage et énergivore. Quatre ans d’un travail, passionnant certes, mais implacable, qui m’avait privé d’un précieux temps d’entraînement avant le départ. De ce projet, je sortais physiquement éreinté, et nerveusement usé, au moment même où je devais, enfin, voir mon rêve aboutir.

Sur l'eau, les soucis techniques rencontrés d'entrée de jeu ont mis de côté la régate que j'étais venu courir pour la remplacer par une Aventure, certes très belle, mais qui ne correspondait pas à ce que j'étais venu chercher, ni à ce que je voulais montrer.

La Mini 2013, expérience hors du commun...

Rebondir

A l’arrivée à Pointe-à-Pitre, les premiers mots furent donc sans appel. La sensation d’être « allé au bout de l’histoire », surtout dans une édition qui avait vu tant de concurrents abandonner avant de pouvoir crier « Terre » en voyant surgir La Désirade. Mais surtout, en tête, « la prochaine ».

Avant de partir, je n'avais fait aucun plan pour la suite. Porte ouverte à toutes les envies, sans idée préconçue.

Que ce soit sur l'eau ou au chantier, j'ai passé énormément de temps sur mon bateau et je m'y étais attaché. Auprès de lui, j'ai appris énormément sur la navigation, sur la gestion d'un projet Transat, et, surtout, sur moi-même. Nous étions cependant arrivés au bout de notre cycle et c'est avec beaucoup d'émotions que je l'ai mis en vente, au début du printemps.


Au revoir 229... !


Mais le destin est farceur, et le mini pour le moins addictif. Peu
après la vente du 229, un coup de téléphone est venu bousculer mon programme - à court et moyen terme.

Quelques années auparavant, j'avais débarrassé un chantier d'un moule de pont encombrant. Un réflexe de « recycleur » qui, s’il a contribué à encombrer mon chantier quelque temps, s’est avéré finalement providentiel. Ce moule, construit sur les plans du Cabinet Lombard, avait servi à la réalisation du pont de plusieurs prototypes, dont l'excellent Raoul Pastèque, numéro 716.

Le bateau est bien connu du circuit. En 2009, il finit à la 3e place sur la Mini Transat, barré par son architecte et constructeur Henri-Paul Schipman. Aux mains de Sébastien Rogues, il fera de nombreux podium et emportera la victoire sur la première étape de la Mini 2011.

En 2013, le bateau a subit une fortune de mer, et est livré depuis à son triste sort. Il y a énormément de travail à faire pour le remettre en état de naviguer. A ce moment-là, son destin semble aussi incertain que le mien.


L'idée que ce bateau pourrait être la monture idéale pour que je retourne mettre en application ce que j'ai appris fait vite son chemin dans mon esprit.

Retour à quai...



Rester cohérent

L'équation n'est pas simple. Pour que ce nouveau projet soit une prolongation intelligente du premier, je devais disposer d'une part d'un bateau performant pouvant rivaliser en vitesse avec les bateaux les plus récents, et d'autre part de suffisamment de temps d'entrainement pour connaître sur le bout des doigts mon partenaire au départ de la Transat.

Les options ne sont pas nombreuses : acheter un proto neuf ne correspond pas franchement à mon état d’esprit, construire un bateau s’avérait nettement plus coûteux et signifiait de repousser à 2017 une éventuelle participation à la Transat.

La reconstruction avec et pour Frédéric Denis du n°800 - abîmé lors de la Mini 2013 après en avoir pris le départ en favori – a achevé de me convaincre. Le scénario le plus adapté, dans ma situation, était de récupérer un bateau compétitif que j’étais en mesure de retaper entièrement et dans un délai raisonnable.

Après une ultime visite du 716, les ingrédients sont réunis. Bien sûr, le pari n'est pas gagné d'avance car le bateau a vraiment souffert, mais je sens qu'en échangeant intelligemment avec les personnes ayant navigué et conçu le bateau, qu'en menant le chantier avec sérieux et engagement, il y a vraiment quelque chose de bien à faire. Quelque chose qui m’attend. 




Au début du printemps la décision est prise, j'y retourne !


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